Tremblements de terre

 

    Carte des zones sismiques et des épicentres des plus grands tremblements de terre :
1. épicentres
2. zone de l'océan Pacifique
3. zone médio-atlantique, médio-indienne et de l'Afrique orientale
4. zone méditerranéenne.
On voit que les régions les plus souvent perturbées côtoient les chaînes de montagnes et les grandes dépressions marines.

    Les tremblements de terre (séismes) sont des vibrations soudaines et violentes du sol, appelées secousses, provoquées par la venue à la surface d'ondes sismiques provenant d'une zone plus ou moins profonde (hypocentre ou foyer) de la Terre.
    A quoi sont dues ces ondes sismiques? La croûte terrestre est tourmentée par des forces qui tendent à étirer, arracher et plisser les masses rocheuses. Dans quelques rares cas, on a réussi à suivre la genèse d'un tremblement de terre. Celui de San Francisco prit naissance dans une fracture de la croûte terrestre, la faille de Saint-André, qui s'étend sur environ 1 000 km, à travers les chaînes côtières de la Californie. On avait remarqué que la bande de terre en bordure de l'océan avait tendance à se déplacer vers le nord par rapport au continent. Poussées et déformations se succédèrent jusqu'à ce que, en 1906, soient dépassées les limites de résistance des roches. Celles-ci se déchirèrent sur une longueur d'environ 300 km, prenant une nouvelle position d'équilibre. Le rebond élastique et les violentes vibrations provoquées par cette brusque mise en place se propagèrent dans toutes les directions, causant d'importants dégâts sur toute la côte californienne. Le déplacement qui en résulta fut au maximum de 6 m dans le sens horizontal, et de 1 m dans le sens vertical.
    Ce mécanisme du tremblement de terre a été étendu à tous les tremblements de terre normaux ou tectoniques (90% des séismes) avec un hypocentre relativement peu profond (15 à 50 km). Mille et Mille fissures sous tension, qui ne sont pas toutes visibles en surface, intéressent notre croûte terrestre. D'où les dizaines de tremblements de terre qui secouent chaque année de vastes régions du globe, et les milliers de tremblements de terre moindres qui sont enregistrés par les instruments.
    Les caractéristiques des tremblements de terre sont enregistrées par les sismographes (pendules de types variés) qui tracent des diagrammes où apparaissent les vibrations que subit le sol. L'étude des sismogrammes permet de tirer de nombreuses conclusions sur la durée et sur l'énergie libérée par le séisme, sur le type d'ondes, sur la profondeur du foyer, etc.
    Les ondes sismiques sont des ondes élastiques. On peut en distinguer trois types principaux :
- ondes primaires (ondes P) : ce sont les premières enregistrées. On les appelle aussi ondes longitudinales, car elles se propagent à travers la matière, par des mouvements de compression et de dilatation, de façon très semblable aux ondes sonores. Elles se diffusent à travers tous les types de matériau solide, liquide ou gazeux et, quand leur fréquence entre dans la gamme des sons perçus par l'oreille humaine, elles provoquent de sourds grondements.
- ondes secondaires (ondes S) : elles sont moins rapides. On les appelle aussi ondes transversales, car elles provoquent des vibrations perpendiculaires à la direction de la propagation. Elles ne peuvent se répandre qu'à travers des corps solides.
- ondes longues (ondes L) : ce sont les dernières, et les plus complexes, qui arrivent aux centres d'enregistrement. Elles provoquent les véritables secousses dévastatrices. Elles se propagent, à partir du point de la surface terrestre le plus proche du foyer (épicentre), le long des couches les plus superficielles de la croûte terrestre, de façon analogue aux ondes concentriques qui se produisent à la surface de l'eau quand on y jette une pierre.
    Les ondes P et S rayonnent à partir de l'épicentre dans toutes les directions, à une vitesse qui varie selon la densité des matériaux traversés. Elles subissent des phénomènes de réflexion et de réfraction, comme les rayons lumineux, en passant à travers des matériaux ayant des structures différentes. L'étude des sismogrammes donnent ainsi de précieux renseignements sur la structure et la constitution interne de la Terre.
    Effets du tremblement de terre qui, le 15 janvier 1968, a ravagé plusieurs villages de Sicile, causant la mort de 280 personnes.
    Pour mesurer l'intensité des tremblements de terre, on utilise l'échelle Mercalli, basée sur la gravité des effets produits par les secousses, selon une division conventionnelle en 12 degrés. Les savants tendent à la remplacer par l'échelle Richter, exclusivement fondée sur des mesures instrumentales portant sur la magnitude du séisme, c'est-à-dire sur la quantité d'énergie libérée à l'hypocentre. Elle est divisée en 10 degrés, chaque degré équivalent à une énergie environ 31 fois plus grande que la précédente. L'intensité enregistrée dans les stations sismologiques augmente, par contre, de 10 fois par degré. L'échelle Richter est divisée en décimes, mais l'intensité maximale enregistrée (Chili, 1960) n'a atteint qu'une magnitude de 8,5.
    Grâce aux enregistrements et aux témoignages historiques, on peut localiser des zones de séismicité élevée, où la probabilité que se produisent des tremblements de terre est forte. Dans ces zones, les ingénieurs ont adopté des mesures et des techniques de construction particulières, par exemple, des bâtiments peu élevés à structure en béton armé.
    A en juger par les tremblements de terre les plus désastreux du siècle dernier, souvent, les dégâts les plus importants ne furent pas dus aux secousses, mais à leurs conséquences.
    Quand l'épicentre d'un tremblement de terre important est situé sur un fond marin ou le long d'une côte, il produit à la surface de la mer des vagues très rapides (600 à 800 km/h), dont les crêtes sont séparées par des centaines de kilomètres et dont la hauteur est si faible qu'en pleine mer elles ne se remarquent presque pas. En se rapprochant du littoral, ces vagues particulières (couramment appelées "raz-de-marée" ou, en japonais, tsunami) perdent de la vitesse, mais deviennent gigantesques, s'élevant à 15 ou 20 m de hauteur. Puis elles s'abattent avec violence sur les rivages, balayant tout devant elles, semant mort et désolation à des kilomètres à l'intérieur des terres.
    Les zones de sismicité élevée coïncident avec celles des chaînes montagneuses de formation récente, avec les zones les plus fracturées de la croûte terrestre et avec les régions volcaniques. C'est là que se situe fréquemment l'épicentre des tremblements de terre tectoniques.
    En dehors de ces tremblements de terre, il existe d'autres mouvements telluriques qui intéressent des zones très réduites. Ils peuvent être liés à des éruptions volcaniques ou à l'écroulement des voûtes de vastes cavités souterraines.