Louis 16 le Restaurateur de la liberté

 

Petit-fils de Louis, l’avènement de Louis XVI eut lieu le 10 mai 1774. il appelle Maurepas comme conseiller (13 mai), nomme Turgot contrôleur général des Finances après le renvoi de Terray (24 août) et Vergennes au ministère des Affaires étrangères. Le 13 septembre 1774 la libre circulation des grains est rétablie à travers le royaume par un arrêt du Conseil inspiré par Turgot. Le 25 septembre les attributions de la ferme générale sont confiées à vingt régisseurs nommés par le roi. Le 12 novembre Louis XVI rétablit le parlement. D’ Avril à Mai 1775 la cherté des blés entraîne la " guerre des farines " qui se traduit par des émeutes : en Champagne et en Bourgogne, dans l’Oise, à Paris et à Versailles. De Juillet à Octobre remaniement ministériel : Malesherbes est nommé secrétaire d’état à la Maison du roi ; Turgot reçoit la charge de surintendant des Postes ; le comte de Saint-germain devient secrétaire d’état à la Guerre. Le 5 janvier suppression de la couvée des corporations jurandes et maîtrises (deux édits inspirés par Turgot). le Parlement tente d’obtenir leur rétablissement mais il se heurte au refus du roi. Le 12 mai renvoi de Turgot dont les tentatives de réforme dans le domaine fiscal et social ont créé l’unanimité contre lui. Malesherbes démissionne le lendemain. En Août rétablissement de la corvée et des corporations. Le 31 décembre arrivée à Paris de Benjamin Franklin qui au nom des Insurgent d’Amérique, vient demander à la France son aide contre l’Angleterre. En 1777 apparition du premier quotidien français, " Le Journal de Paris ". Le 29 juin Jacques Necker est nommé directeur général des Finances. Le 31 juillet les Insurgent d’Amérique nomment le Marquis de La Fayette (débarqué le 27) " major général ". En 1778 traité de commerce entre les États-Unis et la France, qui envoie en avril, une escadre à New York. Affrontements navals franco-anglais. Le 10 juillet la France déclare la guerre à l’Angleterre. Le 12 avril 1779 traité franco-espagnol d’Aranjuez dirigé contre l’Angleterre. En Août suppression du servage dans les domaines royaux. Le 2 mai1 780 départ de Rochambeau pour l’Amérique à la tête d’une expédition de six mille hommes après que le roi eut décidé d’une intervention armée aux côtés des États-Unis. Combats navals entre les Anglais et la Franco-Espagnols. Le 24 août abolition de la question ordinaire. En Février 1781 Necker publie son Compte au roi sur les finances de la nation, qui fait connaître le détail des pensions versées aux courtisans. Le 19 mai démission de Necker dont les tentatives de réforme ont dressé d’opinion contre lui. il est remplacé par Joly de Fleury. Le 19 octobre en Amérique, les Insurgents remportent sur les Anglais la victoire de Yorktown avec l’aide du corps expéditionnaire français commandé par La Fayette et Rochambeau. Le 18 décembre création de la Fonderie royale du Creusot. En 1783 Lavoisier réalise l’analyse de l’eau. Création de l’école royale des Mines. Le 3 septembre la France, l’Espagne et l’Angleterre signent la paix à Versailles. L’Angleterre est contrainte de reconnaître l’indépendance de la République américaine et doit céder à la France ses possessions au Sénégal et l’Île de Tobago (Antilles). Le 10 novembre Calonne est nommé contrôleur général des Finances. En Janvier 1785 première traversée de la Manche en ballon. Le 14 avril création d’une nouvelle Compagnie des Indes dite Compagnie Calonne. Le 15 août arrestation du cardinal de Rohan dans le cadre de l’affaire du collier de la reine. Il est acquitté l’année suivante. En 1786 achèvement du hameau Marie-Antoinette au Petit-Trianon. Vilmorin introduit la culture de la betterave à sucre. Le 20 août Calonne propose au roi des projets de réforme dans son " plan d’amélioration des finances ", pour faire face à la situation financière catastrophique du royaume et lui conseille de convoquer une assemblée de notables. Le 26 septembre la France et l’Angleterre signent le traité Eden visant à une diminution des tarifs douaniers entre les deux pays. Le 19 février 1787 la Société des Amis des Noirs est fondée par Brissot, Sieyès et Condorcet. Le 8 avril l’assemblée des notables (dissoute le 12 mai) obtient le renvoi de Calonne qu’elle rend responsable du déficit des finances (120 millions de livres). Le roi nomme Bouvard de Fourqueux à sa place, mais il doit très vite s'en séparer, car le déficit s'alourdit. Loménie de Brienne devient contrôleur et engage deux réformes au mois de juillet : le remplacement de la corvée par un impôt et la libre circulation des grains. De Juillet à Septembre conflit entre le roi et le Parlement. Celui-ci voulant vérifier l’état des finances en appelle aux états généraux. Le roi exile l’Assemblée du 14 août au 4 septembre. Le 8 mai 1788 réforme de Lamoignon : les droits du Parlement sont réduits par l’institution d’une cour plénière habilitée à enregistrer les ordonnances et à présenter au roi les remontrances. Cette mesure déclenche à l’été une série d’émeutes à travers le royaume. Le clergé et la noblesse apportent leur soutien aux parlementaires. Le 8 août le roi fixe la convocation des États Généraux au 5 mai 1789. Le 25 août démission de Brienne remplacé par Necker. De Septembre à Décembre querelle autour de la représentation du tiers (double ou simple) aux États Généraux. Le Parlement refuse le doublement exigeant le vote par ordre (25 septembre). La deuxième assemblée des notables convoquées le 6 octobre, défend une position identique mais le Conseil royal tranche pour la double représentation (27 décembre). Le 14 septembre abandon de la réforme Lamoignon et rappel du Parlement le 23. En 1789 Marat fonde son journal : L’Ami du Peuple ; Brissot le sien : Le Patriote Français ; David : Le Serment du Jeu de Paume (inachevé) ; L’abbé Sieyès : Qu’est-ce que le Tiers-état ? Le 5 mai à Versailles, ouverture officielle des États Généraux en présence du roi et de 1 200 députés. Le Tiers s’oppose tout de suite aux deux autres ordres au sujet de la vérification des pouvoirs avant de s’instituer en Assemblée nationale le 17 juin. Le 20 juin Serment du Jeu de Paume : les députés du Tiers s’engagent à ne pas se séparer sans avoir rédiger une constitution. Le 23 juin le roi casse les arrêts du Tiers qui refuse de se soumettre (" Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes ! ") Le roi demande à la noblesse et au clergé de se réunir au Tiers, ce qui aboutit à la formation de l’Assemblée nationale constituante (9 juillet). Le 11 juillet Necker, renvoyé au profit du baron de Breteuil, est rappelé dès le 16. Début de l’effervescence populaire à Paris. Le 14 juillet Prise de la Bastille. Le 15 juillet le Comité permanent, organisme municipal, fondé le 13 et qui s’est adjoint une milice bourgeoise, s’intitule la Commune de Paris, dont la direction est confiée à Bailly, nommé maire. La milice devient la Garde nationale, sous le commandement de La Fayette. Le 17, le roi donne son accord à ses mesures en acceptant la cocarde tricolore que lui remet Bailly. De Juillet à Août - La Grande Peur se répand dans le royaume. Le 4 août abolition des privilèges et des droits féodaux par la Constituante (nuit du 4 août). Le 26 août Vote de la Déclaration des Droits de l’Homme. De Août à Septembre querelle chez les constituants entre les monarchiens qui veulent accorder au roi un droit de veto absolu et les partisans de Sieyès qui s’y opposent. L’Assemblée accorde finalement au roi un droit de veto suspensif pendant deux législatures, mais lui refuse le droit de dissolution (11 septembre). Les 5 et 6 octobre marche populaire sur Versailles. Le roi et sa famille (" le boulanger, la boulangère et le petit mitron ") sont contraints de s’installer à Paris. La constituante en fait autant le 19. Le 2 novembre les biens du clergé sont mis à la disposition de la nation. En Décembre le royaume est divisé en 83 départements. En 1790 Jacques Hébert fonde son journal, Le Père Duchesne. La Constituante réalise d’importantes réformes dans le domaine de la justice (suppression des charges et élection des magistrats, simplification de la procédure), de la fiscalité (institution d’une contribution foncière) et de l’armée (adoption du principe du service militaire obligatoire).Troubles à travers le royaume : jacqueries en Quercy, Auvergne, Périgord et Bretagne (janvier - février), émeutes contre-révolutionnaires à Vannes (5 avril), à Nîmes (13 au 15 juin). 20 000 gardes nationaux royalistes hostiles à la révolution se rassemblent au camp de Jalès, dans le Vivarais (août). Le 13 février suppression des ordres religieux autres qu’enseignants et hospitaliers et interdiction des vœux monastiques perpétuels. Le 17 avril l’assignat reçoit un cours légal et devient papier-monnaie (Cours forcé à partir du mois de septembre). Le 14 mai mise en vente des biens du clergé déclaré " biens nationaux ". Le 19 juin abolition de la noblesse et des titres héréditaires. Le 12 juillet vote de la Constitution civile du clergé, sanctionnée par le roi (24 août). L’Assemblée exige des membres du clergé un serment de fidélité " à la Nation, à la loi et au roi ". Le14 juillet fête de la Fédération au Champ de mars. La Fayette prononce le serment " qui unit les Français entre eux et les Français à leur roi pour défendre la Liberté, la Constitution et la Loi ". Le roi prête serment à son tour. Le 4 septembre démission de Necker, suivie de celle des autres ministres. Formation d’un ministère fayettiste (20 octobre). Le 28 octobre la Constituante refuse les griefs des princes possessionnés d’Alsace et affirme " le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ", après avoir déclaré " la paix au monde " (décret du 28 mai). Le 17 mars 1791 abolition des corporations, maîtrises et jurandes par la loi d’Allarde. Le 2 avril mort de Mirabeau. Le 14 juin vote de la loi Le Chapelier interdisant les associations patronales et ouvrières, donc le droit de grève. Le 22 juin le roi est arrêté à Varennes alors qu’il tentait de quitter le royaume. Suspendu de ses fonctions, il est disculpé le 15 juillet par l’Assemblée qui confirme son inviolabilité d’une monarchie parlementaire (La Fayette, Barnave, Lameth, Duport). Le 17 juillet fusillade du Champ de mars : La Fayette fait tuer sur une foule de pétitionnaires venus demander la déchéance du roi. Le 27 août déclaration des Pillnitz : l’Autriche et la Prusse menacent la France d’une éventuelle intervention militaire. Le 3 septembre vote de la Constitution que le roi accepte (le 14), en jurant fidélité à la nation. Après s’être déclarés inéligibles, les constituants se séparent (" vive le roi, vive la nation ") pour laisser la place aux 745 députés de l’Assemblée législative dont la séance se tient le 1er octobre. Du 6 octobre Jusqu’en Novembre sommations de rentrer en France faites aux émigrés par l’Assemblée sous peine d’être déclarés " suspects ". La menace est étendue aux prêtres " réfractaires " s’ils continuent à refuser de prêter serment (29 novembre). Le 9 février 1792 les biens des émigrés sont mis sous séquestre. Le 23 mars formation d’un ministère girondin (dit " jacobin "). Roland est nommé ministre de l’Intérieur tandis que Clavière s’occupe des Finances. Le 20 avril l’Assemblée législative déclare la guerre " au roi de Bohème et de Hongrie " malgré l’opposition formelle du député Robespierre qu’il a justifiée dans son discours du 16 décembre 1791. Rouget de Lisle compose la Marseillaise (le 25). Le 17 mai la Législative décrète la déportation des prêtres réfractaires s’attirant ainsi le veto du roi (11 juin). Louis XVI renvoie les trois ministres girondins (12 juin). Le 20 juin la foule envahit les Tuileries pour contraindre le roi à rappeler les ministres et à céder sur la question des décrets. Louis XVI refuse. Le 11 juillet la patrie est déclarée en danger. Le 10 août deuxième invasion des Tuileries : le roi est déchu de ses fonctions est remplacé par un Conseil exécutif provisoire dirigé par Danton. Louis XVI et sa famille sont internés au Temple (12 août). Le 17 août création d’un tribunal extraordinaire sur proposition de Danton. Du 2 au 6 septembre des massacres dans les prisons de paris causent plus de 1 000 morts. Le 20 septembre Kellerman et Dumouriez remportent la bataille de Valmy sur les Prussiens, sauvant ainsi la France de l’invasion. Le 21 septembre première séance de la Convention. L’Assemblée législative s ’est séparée la vieille. Abolition de la royauté et proclamation de la " République française une et indivisible " (22 septembre). Adoption du calendrier révolutionnaire. Le 6 novembre Dumouriez bat les Autrichiens à Jemmapes, avant d’occuper Bruxelles (14 novembre). Le 10 décembre - Ouverture du procès du roi. Le 17 janvier 1793 les députés de la convention votent la mort du roi. Le 21 janvier exécution de Louis XVI qui est guillotiné. Sur l’estrade, Louis XVI se tourne vers la foule et d’une voie forte, s’écrie : "  Peuple, je meurs innocent ! ". Il fut inhumé à l’abbaye de Saint-Denis.


Dernière Modification   06/06/20

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