Pucerons
Le cycle biologique du puceron vert du pêcher est un cycle
dioïque, c'est-à-dire qu'il se déroule sur deux plantes : l'œuf passe l'hiver
sur le pêcher (1), hôte primaire, au printemps, naît une femelle aptère, dite
fondatrice (2) qui, sans fécondation, engendre d'autres femelles virginipares,
aptères (3) ou ailées (4); celles-ci peuvent émigrer sur le roseau, hôte
secondaire. Plusieurs générations de virginipares se suivent (5). La dernière
donne naissance à des femelles sexupares (6) qui produisent des individus mâles
(7) et femelles (8); ils bouclent le cycle en fécondant les œufs d'hiver.
Les pucerons ou "aphidiens" sont des
insectes appartenant à l'ordre des homoptères et au sous-ordre des aphinidés.
Ils constituent un vaste groupe d'espèces vivant en colonies sur les plantes. Ce
sont certainement les homoptères les plus intéressants, tant au point de vue
biologique que par leur importance économique, par suite de leur pullulement sur
les végétaux les plus divers.
Puceron du rosier (Macrosiphum rosae).
Les pucerons sont de petite taille, les plus grandes espèces
dépassant à peine une longueur de 8 mm. Leur corps est mou, brun-noirâtre ou
vert et souvent recouvert de sécrétions cireuses. L'appareil buccal, de type
piqueur-suceur, comprend des stylets fins mais robustes qui pénètrent dans les
tissus végétaux pour aspirer la sève. Les ailes, quand elles sont présentes,
sont au nombre de 4, transparentes et peu nervurées. La paire antérieure est
plus grande que la paire d'ailes postérieure.
Sur l'abdomen, au niveau du sixième ou septième segment, se
trouvent deux ouvertures, situées à l'extrémité de deux petits tubes appelés
siphons, par lesquels sortent les produits d'excrétion sous forme de petites
sphères de cire. Les pucerons émettent en grande quantité des excréments sucrés
appelés "miellats", qui recouvrent les plantes-hôtes. Les fourmis sont très
friandes de ce miellat, ce qui explique que très souvent elles "domestiquent"
des pucerons, chacun tirant avantage de l'autre.
Les pucerons sont des insectes polymorphes. En effet, à
l'intérieur de chaque espèce on rencontre divers types de femelles naissant à
des périodes différentes. Dans le cours d'une année, une génération de mâles et
femelles à reproduction sexuée est suivie de plusieurs générations de femelles,
ailées ou aptères, parthénogénétiques, qui peuvent se localiser sur des parties
différentes d'une même plante, ou sur plusieurs plantes.
Le cycle biologique qui se déroule sur une seule espèce de
plante est dit "monoïque", alors que celui qui nécessite la présence de deux
plantes (hôte primaire et hôte secondaire) est dit "dioïque".
Ce dernier type de cycle, très fréquent, peut se schématiser
ainsi : au printemps, l'œuf d'hiver, fécondé et pondu en automne sur l'écorce
d'un arbre ou d'un arbuste, donne naissance à une "fondatrice", femelle qui va
fonder une nouvelle colonie. Cette femelle engendre par parthénogenèse d'autres
femelles dites "virginipares". Puis se succèdent une ou plusieurs générations
d'autres femelles virginipares dites "fondatrigènes", aptères ou ailées qui
infestent d'autres parties de la plante ou un deuxième hôte; sur celui-ci,
généralement une plante herbacée, une ou plusieurs générations se développent et
c'est de la dernière que naîtront des femelles ailées ou aptères sexupares, qui
donneront naissance à des individus mâles et femelles. Le cycle sera bouclé
après la fécondation des œufs d'hivers qui seront pondus sur l'hôte primaire.
Les pucerons sont très prolifiques et peuvent causer de
graves dommages aux plantes, soit directement en aspirant la sève, soit
indirectement en transmettant un virus. Les végétaux attaqués, dans lequel
l'insecte injecte la sécrétion de ses glandes salivaires, subissent des
altérations morphologiques : feuilles qui s'enroulent, tiges tordues, nodules
sur les racines, tumeurs sur les branches ou galles sur diverses parties.
Le puceron lanigère du pommier (Eriosoma lanigerum)
est de couleur rougeâtre; la femelle aptère s'enveloppe de filaments de cire
blanche, qui forment de gros flocons semblable à de l'ouate.
Parmi les principales espèces de pucerons, citons le puceron
vert du pêcher (Hyalopterus pruni), le puceron lanigère du pommier (Eriosoma
lani gerum) et le phylloxéra de la vigne (Phylloxera vastatrix).
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