La chiromancie est une pratique très ancienne apparentée aux
sciences occultes. Elle se donne pour but une connaissance plus approfondie de
l'homme et étudie dans cette perspective les lignes et les signes visibles sur
la paume de la main (en grec chiros, main). Cette dernière est en
quelque sorte considérée comme un miroir où l'âme se reflète.
Comme l'astrologie, la géomancie (divination par les signes
tracés dans la terre) et les tarots, cette "science parallèle remonte à la plus
haute antiquité et trouve son origine en Orient. On la pratiquait jadis en
Chine, en Inde, en Mésopotamie et chez les Mèdes de la Perse ancienne, qui la
transmirent aux Romains. Pline la cite dans son Histoire naturelle.
Selon certaines sources, ce seraient les tziganes de l'Inde
qui auraient contribué à répandre cette science en Occident. La chiromancie y
acquit un caractère de plus en plus empirique et divinatoire. Elle tomba dans
l'oublie après la Renaissance et fut redécouverte au XIXe siècle par
D'Arpentigny et Desbarolles qui regroupèrent les différentes méthodes
d'interprétation utilisées aux époques précédentes.
La chiromancie examine à la fois l'aspect général de la main
(forme, proportions, longueur des doigts par rapport à la paume, etc.) et les
détails tels que les lignes ou les proéminences qui varient non seulement d'un
individu à l'autre, mais aussi d'une main à l'autre pour la même personne. Selon
la tradition, les lignes de la main droite resteraient immuables entre la
naissance et la mort, tandis que celles de la main gauche évolueraient en
fonction des évènements de la vie; c'est la raison pour laquelle on étudierai de
préférence la main gauche. Une interprétation plus simple de ce choix de la main
gauche se base sur le fait que la main droite est abimée ou déformée par le
travail.
La parenté existant entre la chiromancie et l'astrologie se
manifeste à travers les appellations données aux doigts - le majeur est le doigt
de Saturne, l'index le doigt de Jupiter -, aux monticules situés à leur base et
aux lignes qui les prolongent (ligne d'Apollon, anneau de Vénus). Un doigt de
Jupiter particulièrement long, un mont de la Lune proéminent, traduisent pour
les chiromanciens des tendances précises, dans le premier cas à la volonté de
puissance, dans le deuxième cas à l'imaginaire. Des éléments de comparaison
entrent ensuite en jeu pour confirmer ces premiers indices. Il faut par exemple
étudier le doigt de Jupiter par rapport au pouce pour savoir si le caractère
impérieux de l'individu a des chances de se matérialiser ou non.
Les lignes principales de la main (vie, tête, cœur, etc.)
ainsi que les diverses autres lignes (triangles, cercles, étoiles) ne peuvent
être étudiées qu'à la loupe, soit sur la main elle-même, soit, mieux, sur une
empreinte prise à l'encre d'imprimerie.
