Le mythe de
l'Agartha Une curieuse légende dit que Lhassa est le Pôle Blanc du Monde, le Pôle Noir se situant aux antipodes dans l'île de Pâques. Les statues pascuanes seraient des monolithes géants captant les ondes maléfiques du monde pour en préserver le pôle inverse : Lhassa. Elles seraient en quelque sorte "l'entité minérale" des cercles magiques recevant les chocs en retour lorsque les maléfices jetés par les sorciers ne frappent pas la personne visée. En tout cas, il existe un mystère de l'Extrême-Orient, entretenu par la fabuleuse Agartha. L'Agartha, qui fut révélée par Saint-yves d'Alveydre, René Guenon et F. Ossendowski, serait un sanctuaire souterrain caché sous la chaîne de l'Himalaya, où officieraient les Maîtres du Monde. Voici, d'après Saint-yves d'Alveydre, brillamment commenté par M. Jacques Weiss (1) un reportage condensé sur ce mystérieux royaume à l'existence duquel il nous faut croire sur parole. L'Agartha est la grande Université initiatique d'Asie, et son chef, le Mahatma, joue sans l'usurper le rôle de Souverain Pontife Universel. Ce rôle est essentiellement éducatif et pacifique, encore que l'Agartha possède la connaissance d'une science physique qui lui permettrait de faire exploser notre planète et que sa science psychique soit à l'avenant. Elle a voulu laisser ignorer son existence jusqu'au XIXè siècle. Pourquoi les Pontifes ont-ils dérobé leur Université aux regards du public? Parce que leur science aurait, comme la nôtre, armé contre l'humanité, le Mal, l'Anti-dieu et le gouvernement général de l'Anarchie. Les mystères ne seront abrogés que Si les promesses de Moïse et de Jésus sont tenues par les Chrétiens, c'est à dire Si l'anarchie du monde fait place à la Synarchie (2). Où se trouve l'Agartha? Il ne convient pas de donner ici d'autres précisions que les suivantes : Avant Ram, son centre qui était à Ayodhya, la Ville Solaire, passa en un autre point; puis, en 1800 av. JC le sanctuaire se fixa dans l'Himalaya en un endroit connu de plusieurs millions d'Asiatiques. L'on ne trouvera parmi eux aucun traître pour révéler le lieu de ses nouvelles assises (3). Le territoire sacré de l'Agartha a une population de 20 millions d'âmes (4); il n'y a pas de prison; la peine de mort n'est pas appliquée, la police est faite par les pères de famille. Des millions de Dwijas (deux fois nés) et de Yogis (unis en Dieu) habitent les faubourgs symétriquement divisés de l'Agartha et sont répartis dans des constructions principalement souterraines. Au-dessus d'eux 5000 Pundits (savants), 365 Bagwandas (cardinaux), puis les douze Membres de l'initiation Suprême. Les bibliothèques qui renferment depuis 55 700 ans la véritable synthèse de tous les arts et de toutes les sciences, sont accessibles aux profanes. Elles se trouvent dans les entrailles de la Terre. Les véritables archives de la Paradesa (Université) occupent des milliers de kilomètres. Le jour où l'Europe aura fait succéder la Synarchie trinitaire à son gouvernement général anarchique, toutes ces merveilles deviendront accessibles. D'ici là, malheur aux imprudents qui se mettraient à fouiller la terre. Ils n'y trouveraient qu'une déconvenue certaine et une mort inévitable. Seul, le Souverain Pontife de l'Agartha, avec ses principaux assesseurs, possède la connaissance totale du catalogue de cette bibliothèque planétaire. Les fakirs sont pour la plupart d'anciens élèves de l'Agartha qui ont arrêté leurs études avant les hauts grades. Nul ne peut emporter de l'Agartha les textes originaux de ses livres d'études. La mémoire seule doit en conserver l'empreinte. C'est ainsi qu'au VIè siècle av. JC, Cakya Mouni (Bouddha) revenant dans sa cellule après une excursion, poussa un cri terrible en ne retrouvant plus les cahiers d'études sur lesquels il comptait pour accomplir son mouvement révolutionnaire préparé en cachette. En vain courut-il au Temple Central où demeure le Brahatmah; les portes en restèrent impitoyablement fermées. En vain mit-il en oeuvre pendant toute une nuit la totalité de ses notions de magie. La Hiérarchie Supérieure avait tout prévu et savait tout. Le fondateur du Bouddhisme dut s'enfuir et dicter en toute hâte à ses premiers disciples ce que sa mémoire avait pu retenir. Évidemment, on ne peut que mettre en doute ce récit rocambolesque, rêvé par le bon Saint-yves d'Alveydre ou qui lui fut conté par un fakir mythomane; toutefois, le royaume souterrain. de l'Agartha appartient à la tradition. Il n'est peut-être pas inventé de toutes pièces. Reste à discerner la vérité qui se cache sous l'affabulation. Qu'à une époque très reculée, des initiés ou les hommes de commandos planétaires, constitués en sectes secrètes, aient choisi les grottes de l'Himalaya, du Kohistan ou de Bâmiyân pour se retirer du monde ignorant, ne heurte pas le bon sens. Nous avons au contraire mille preuves de l'existence de noyaux occultes en Amérique (Tianhuanaco, Tacarigua), en Europe (Glozel), en Afrique (Memphis et Zinibabwé), en Asie Mineure et en Asie centrale. La légende de l'Agartha s'est-elle développée sur ces bases mal connues et parcimonieusement révélées ? C'est possible. L'archéologue traditionaliste Michel Carguèse présente une autre hypothèse aventureuse, mais que ne sauraient répudier les cosmonautes qui se préparent à coloniser la Lune en s'enfonçant comme des taupes dans le sol de notre satellite, à l'intérieur de machines qui agiront comme des perforateurs Il se pourrait que des êtres venus des planètes, incapables de supporter longtemps l'atmosphère terrestre, se soient enfoncés dans le sol, laissant à la surface l'incompréhensible trace de leur passage. Incompréhensible pour nous, mais non pour ceux de leur race. Des ancêtres supérieurs auraient donc habité l'Agartha en y pénétrant par le Dolmen de Do King (Tibet), comme ils auraient pénétré dans d'autres centres souterrains de Bretagne, de Palestine et des Indes, c'est-à-dire aux points du globe où foisonnent les dolmens ou les grottes. En ce sens, les alignements de Carnac en France prennent une signification fantastique qui fut mentionnée par la mythologie des Celtes et il est intéressant de noter que les extra-planétaires des Andes, avant de s'exiler vers l'Égypte, s'enterrèrent dans la cité souterraine de Tianhuanaco, ce qui est pour le moins une coïncidence exagérée... Selon une croyance américaine, il existerait au pôle nord, un passage permettant d'atteindre un monde souterrain. Reprenant le mythe de l'Agartha, G. Trarieux d'Egmond, à propos de science antique, écrit en associant l'expérimental à l'occulte. Ces calculs (les Nombres) sont encore conservés ainsi que toutes les sciences sacrées, dans la Souterraine Agartha. Ils furent légués par l'Atlantide à l'Égypte, ainsi que son symbole: le Sphinx. L'étude des énergies de la Nature fut, elle aussi, poussée plus loin qu'elle ne l'a été depuis lors. Non seulement les conquêtes modernes - Si l'on peut les appe1er de ce nom - l'invention des aéronefs, des gaz asphyxiants et des bombes furent connues de ces peuples antiques, mais aussi d'autres forces qui nous sont inconnues, telles que les énergies de l'éther. Ainsi, chez les occultistes, se perpétue la tradition atlantidienne mêlée au fatras de l'invention hindoue. En 1947, un aventurier qui se faisait appeler Prince Cherenzii Lind, Maha Chohan (Grand chef) et Suprême Régent du Royaume de l'Agartha, vint en France rencontrer Frère Michael Ivanoff, Grand Maître de la Fraternité Blanche Universelle de Sèvres. LE MAHA CHOHAN La relation de la visite de
cette haute personnalité spirituelle fut donnée par une revue (1) dont nous
reproduisons des passages. Cet homme est-il un Dieu ou un imposteur ? Le prince
Cherenzii Lind, multimilliardaire épicurien, se prétend Maître d'un royaume
souterrain et sauveur du monde Le Maha Chohan ou Kut-Humi se présente en
grand chef des Initiés de l'Agartha, mais aussi en directeur de la Grande
Fraternité Blanche Universelle, union spiritualiste dont le but avoué est de
sauver le monde. Ma première entrevue avec lui me laissa sous le charme ses
paroles étaient logiques et sages. Dans sa Delage, il était encadré de deux
nouvelles adeptes qui, en quelques heures, avaient su se rendre indispensables :
une brune Argentine riche et influente en son pays, et la célèbre Lydie Bastien
! C'est un homme de 45 ans au type nettement européen on le croirait Belge, non
sans quelques raisons. Ses cheveux et sa courte moustache sont noirs, son front
intelligent et ses yeux habituellement autoritaires. Lors de notre entretien, il
me reçut rue Lesueur, vêtu d'un dhoti bleu foncé jeté sur ses vêtements de
ville, et il pétrissait entre ses doigts les boules de bois sculpté d'un grand
chapelet tibétain dont chaque grain, dit-on, a une valeur symbolique. Voici les
termes de l'entretien
Là se terminaient les
déclarations du Maha Chohan. Mais comme, au cours de leur entretien, celui-ci
avait manifesté le désir de rencontrer des savants français pour s'entretenir
avec eux des questions relatives à l'énergie nucléaire, notre reporter lui
ménagea une entrevue avec quelques sommités scientifiques. Tout était prêt. Les
actualités avaient été convoquées pour filmer la rencontre, mais le Maître de
l'Agartha ne vint pas. Les savants, dérangés inutilement, se fâchèrent et
parlèrent d'imposture. Notre reporter retourna rue Lesueur où on lui déclara que
le Maha Chohan était en voyage. Le miracle promis n'avait donc pas eu lieu. Une
enquête auprès des familiers de la maison permit également de constater que le
Maître du monde ne recevait jamais de correspondance du Tibet. D'autre part, la
tenue du Maha Chohan, dans la petite maison de Sèvres, où son ambassadeur
en France, Frère Michael Ivanov, lui donnait l'hospitalité, jurait d'étrange
façon avec le comportement habituel des Grands Initiés. Le Maha Chohan
prétendait jeûner sans cesse. Notre reporter a pu constater qu'il avait un
faible pour le poulet financière et le vin de Bourgogne. il faisait une
étonnante consommation de cigares de la meilleure marque et passait ses soirées
en compagnie de la fameuse Ludie Rastien, ex-maîtresse du surréaliste
Gengenbach. On prétend qu'au cours de ces soirées, le champagne coulait à flots
sur les pieds blancs de la belle Ludie et était aussitôt recueilli par les
bouches avides de ses adorateurs. De telles aventures, qui se renouvellent
chaque année dans le monde entier auprès des crédules adhérents de Sociétés
spiritualistes , ne sont pas pour ajouter du crédit à la légende de
l'Agartha, de ses Chefs Suprêmes et de ses bibliothèques
ou s'amoncellent les archives terrestres de 55 700 années de civilisation ! LES LIVRES SECRETS De tout temps, des formules
secrètes ont été transmises, oralement ou par écrit. Ce fut sans doute le cas -
s'il a jamais existé - de l'Enchiridion, petit livre qui renfermait les plus
belles pensées chrétiennes et les plus grands secrets de la Kabbale, écrit,
dit-on, par le Pape Léon III qui le donna à Charlemagne « comme le plus rare de
tous les présents ». D'après Eliphas Lévi, « le souverain propriétaire de ce
livre et sachant dignement s'en servir > pouvait être le Maître du Monde. Cette
tradition suppose, ajoute Eliphas Lévi La lumière au fond des ténèbres Une tradition donne quatre entrées à l'Agartha l'une entre les pattes du sphinx à Gizeh, une autre au Mont-Saint-Michel, une troisième au Néant Pertuis de la forêt de Brocéliande, et enfin une entrée principale à Schamballah au Tibet. L'idée d'un royaume souterrain est vieille comme le monde et sans doute prit-elle corps par opposition aux cités célestes, séjour des dieux et des forces invisibles cosmiques. Indépendante de la notion d'enfer, elle a cependant une corrélation avec l'Héphaïstos des Grecs et le Yavishtha védique, personnifications du feu terrestre, mais également de l'initiation souterraine. Sur le plan humain, on trouve une correspondance dans chaque être avec la parcelle de lumière qui mûrit les forces secrètes et peut poindre dans la nuit pour chasser les ténèbres. Il suffit d'entrebâiller le pertuis, d'agrandir la fente, et le caché devient visible, ce qui est ésotérique flue vers l'extérieur. Notre mère la Terre est soumise à des cycles constants, allant de la détérioration de la surface sous l'effet du soleil, du gel, de la pluie, jusqu'à la restructuration par les forces internes. C'est ainsi que se crée le granit, base de l'écorce terrestre, on le sait depuis peu de temps. Le travail en profondeur, occulte, ignoré, est presque toujours le plus fécond; des forces extérieures détruisent ou détériorent, mais il y a toujours en compensation des forces intérieures qui recréent et assurent le déroulement naturel des cycles. La vie humaine elle-même se manifeste à l'origine dans les entrailles de la mère, et l'enfant voit le jour en sortant par la caverne, la grotte initiatique qui donna sa raison d'être au culte des Vierges noires. Jésus, délibérément, refusa cette initiation que lui offrit Marie Magdeleine la pécheresse, incarnation de la Vierge verte, vénusienne honnie des Hébreux. Pourtant le culte païen c'est-à-dire catholique qui signifie universel de la Vierge noire et de la grotte, était tellement enraciné dans l'inconscient des hommes qu'il ne succomba pas sous les assauts qui lui furent donnés. Dans le mystère de I 'Agartha, ces différentes considérations ont une place qui n'échappe pas aux occultistes. Le souterrain de Zalmoxis Selon le professeur Doru Todericiu, qui se référait sans doute à Alcide d'Orbigny, Zalmoxis, élève de Pythagore, serait venu à Alésia prêcher l'enseignement de son maître. On ne peut donner cette information qu'avec la plus extrême réserve, car on croit que Zalmoxis, philosophe pour tous et dieu pour certains, était antérieur au maître de Samos. On le présente comme le législateur des tribus étiques de la Thrace.(9) Après avoir été l'esclave affranchi de Pythagore, à Samos, il retourna auprès de ses compatriotes et leur enseigna l'immortalité de l'âme. Hérodote conte sur lui une curieuse anecdote. S'étant fait construire un logement sous terre, il se déroba aux yeux des Thraces (et des Gètes), descendit dans cette retraite et y resta trois ans. Il fut pleuré et regretté comme mort. Enfin, la quatrième année, il reparut et rendit croyables par cet artifice, tous les discours qu'il avait tenus. Je ne rejette poursuit Hérodote ni n'admets ce qu'on raconte de Zalmoxis et de son souterrain; mais je pense qu'il est antérieur de bien des années à Pythagore. Les Gètes le révéraient comme un dieu et croyaient qu'après la mort, ils continueraient une autre existence auprès de lui. Tous les ans, pour lui envoyer un messager dans son royaume de l'au-delà, ils lançaient un guerrier en l'air, et le recevaient à la pointe de leurs piques « afin de le tuer noblement » Le culte de Zalmoxis est regardé par les historiens comme établissant une liaison naturelle entre les religions celtiques et celles des peuples du Proche-Orient. En dépit des relations déformées qu'en font les chroniqueurs, il est facile de comprendre que Zalmoxis était un sage et un initié qui vécut dans un sanctuaire souterrain pour y méditer, et d'où il énonça le précepte de l'immortalité de l'âme vraisemblablement avant Pythagore. Il ne fut donc pas son élève, mais son maître spirituel, et c'est en son honneur que Pythagore disait des druides qu'ils étaient les hommes les plus savants du monde. Le Vara du plateau d'Iran Ce qui est le plus vrai, c'est parfois ce que les hommes croient sans preuve, mais dont l'authenticité leur est imposée par ordre des chromosomes-mémoires. En somme, on croit toujours à quelque chose qui a existé dans un lointain passé ou qui existera dans un certain futur. Le mensonge, en ce cas, n'est qu'un manque d'accord avec la longueur d'onde du temps présent. Les hommes, donc, croient à un mystère souterrain interférant avec leur destinée et celle de tout le genre humain. Un jour, nous demandâmes à notre ami Michel Simkine s'il croyait à une Haute Église de Jean, secrète et supérieure à la Basse Église de Pierre. (10) Il nous fit alors cette réponse étonnante -S'agirait-il d'une seconde Agartha? Mais alors, où situer un tel centre puisqu'il est invisible et peut-être hors de notre perception? Puis Michel Simkine ajouta, toujours de façon sibylline." Regardez l'aiguille d'une boussole. Elle indique des points où résident les plus grandes forces magnétiques du globe, les plus polaires, et pourtant ces points, géographiquement, sont ceux où apparemment il ne se passe rien! " L'Agartha de la Haute Église, Si l'on veut bien admettre cette hypothèse, existerait-elle au pôle nord ou sous l'Himalaya? De toute façon, c'est sous terre que l'on imagine l'existence des centres initiatiques, et toujours avec des systèmes d'éclairage relevant d'une haute connaissance scientifique! Chez les anciens Perses, il est dit dans un fagard du Chah- Nameh (le Livre des Rois) que Jam ou Yima, fils de Tahmouras le Maître du Monde, vit toujours dans une forteresse souterraine, le vara, où il maintient une pure souche aryenne soumise à des lois justes. Le dieu Ahura, prévoyant le cataclysme du déluge, avait donné des ordres précis à Yima pour construire ce sanctuaire-abri. " Fais un vara long d'une course de cheval, de largeur et de longueur égales, porte là des représentants de chaque espèce, de petit et de gros bétail, des hommes, des chiens, des oiseaux, des bœufs et des moutons... tu y apporteras des spécimens de toutes les plantes, des plus belles et des plus parfumées, de tous les fruits les plus savoureux; toutes ces espèces de choses et d'êtres resteront là sans périr tant qu'elles seront dans le vara. N'y mets aucun être difforme ou impuissant, ou égaré, ou méchant, ou trompeur, ou rancunier, ou jaloux, ni un homme aux dents inégales, ni un lépreux. Dans la partie supérieure, tu traceras neuf avenues ; dans la moyenne, six; dans l'inférieure, trois. Dans les rues de la partie supérieure, tu mettras mille couples d'hommes et de femmes; six cents dans les rues de la moyenne; trois cents dans les rues de l'inférieure. Sur ce vara, tu ouvriras une fenêtre pour la lumière. Selon Henri Corbin, historien traditionaliste, le vara a des portes et des fenêtres qui secrètent d'elles-mêmes à l'intérieur, des lumières « créées et incréées ». K. B.L. Schamballah L'avènement prochain et inéluctable de la civilisation des Jaunes implique, pense-t-on dans les milieux de l'initiation, la destruction de I 'Empire des Blancs. Encore une fois, seuls seront épargnés ceux qui auront cherché un refuge sur les hautes montagnes du globe. Pourtant, une secte, mi-spiritualiste, mi-politique, la « Grande Loge du Vril » tente d'opérer une sorte de jonction fraternelle entre l'Occident et l'Orient, en installant curieusement le vieux dieu germanique Wotan que les Scandinaves appelaient Odin, dans une Agartha qu'ils nomment Kambala ou Schamballah. Il semble qu'il y ait identité entre ce Schamballah et l 'Agartha que firent connaître Ferdinand Ossendowski et René Guénon. Selon l'auteur de Bêtes, Hommes et Dieux, le peuple souterrain d'Agartha a atteint le plus haut savoir et compte huit cents millions de sujets sous les ordres du Maître du Monde. Pour la Grande Loge du Vril, les forces occultes d'Orient, indotibétaines, sont seules dépositaires des plus anciennes traditions aryennes. Le maître des Trois Mondes trônant à Schamballah ou K.B.L., est Lucifer ou Odin. Les forces du K.B.L., dont les principes sont exposés dans les Védas et le Bardo Thôdol tibétain, doivent servir à une nouvelle synarchie pour unir dans un même combat (anti-forces noires) la race la plus nombreuse, les Jaunes, et la race la plus capable, les blonds Nordiques . Ces forces ont une nature magique et sont issues des quatre principales traditions du monde : tibétaines, hindoues, égyptiennes, allemandes, toutes étant polarisées sur une cinquième tradition, celle de Schamballah ou franc-maçonnerie souterraine. Le répondant extérieur pour la surface du globe est la " Grande Loge du Vril ". Disons tout de suite que nous ne sommes pas du tout d'accord sur le caractère initiatique de cette secte, et encore moins sur sa politique. Nos recherches personnelles sur l'histoire inconnue des hommes, nous tenons à le rappeler, nous font emprunter à la tradition occidentale et à la science. Nous pensons et croyons que la civilisation blanche est d'origine extraterrestre et qu'elle s'implanta d'abord chez les Aryens-Celtes, c'est-à-dire, en Occident. D'autre part, la Grande Loge du Vril (G.L.V.) fait état de documents dont nous suspectons l'authenticité, et de théories qui sont fondamentalement opposées aux nôtres. Néanmoins, nous tenons à honneur de faire connaître l'enseignement de la G.L.V, précisément parce qu'il est différent de nos croyances et de notre idéal spirituel. Nous luttons trop contre les conjurations pour nous montrer sectaires envers qui que ce soit, et particulièrement envers des chercheurs dont nous n'avons pas lieu de dénier la sincérité et pourquoi pas, le bon droit. La race lumineuse Le Maître des Trois mondes dont les initiales sont K.R.T.K.M. règne à Schamballah sur une communauté de Mages, les Verts, qui constitue la synarchie cosmique Tchoung-Young ou Voie de I 'Invariable Milieu. Ces mages descendants d'ancêtres vénusiens, ont été réincarnés dans la race aryenne et prétendent succéder à Zoroastre et à Mahomet pour ressusciter « le sens rituel de la Pierre Noire. La fondation du sanctuaire de Schamballah remonte, dit le manifeste K.B.L.(11) à l'an 701969 de l'ère luciférienne. Le Bouddha futur viendra d'Occident et du septentrion et sera le Kalki-avatar des Hindous, ou Koundalini-avatar, qui passera à son doigt l'anneau métallique de Gengis Khan. Sa venue marquera le retour de l'âge d'or et précédera l'avènement de la race lumineuse, contemporaine de la résurrection de Mû ou Tao-land. Ce sera la fin du Kâli-Yuga, l'éviction des Joten et Caco-démons des centres de direction de la planète, et des 100000 ans de mauvais karma hérité de la sombre Atlantide. Il est difficile de s'y reconnaître dans le labyrinthe de ces exposés; on ne voit pas très bien quel rôle est dévolu à la masse des Jaunes. De plus, si le centre initiatique est Schamballah dans l'Himalaya, il est fait état avec dévotion des Manoirs Hyperboréens du septentrion, et même d'un château en Angleterre, gardé sans avoir de murailles. Un ésotériste spécialisé dans la magie sexuelle, Paul Grégor (12) a écrit lui aussi sur les peuples Souterrains. Pour des raisons obscures, ils auraient érigé ces redoutables autels, creusé ces galeries par lesquelles ils seraient descendus vers le noyau, vers le vagin du monde d'où naît tout le feu et toute l'eau de la planète, d'où jaillissent tous les courants de lave de tous les volcans... Là-bas, parmi les fondations ténébreuses de tout l'univers, se serait établi finalement le gros du peuple des Mystérieux Constructeurs. Paradoxalement, les théosophes, dont on ne saurait suspecter l'idéal voué à la magie blanche du spiritualisme, situent également leur Maître du Monde dans un Schamballah asiatique. Les Instructeurs théosophes disent que les Seigneurs de Vénus ont fondé dés leur arrivée sur la Terre, la Grande Loge d'initiation; leur résidence actuelle est désignée symboliquement par le nom ancien de Schamballah, cité astrale qui se trouverait en Asie, au Gobi. Cette cité sainte, sur laquelle règne le Maître du Monde, est invisible aux yeux du vulgaire. C'est le sanctuaire secret, siége du gouvernement occulte de notre globe. La légende du royaume souterrain abritant les Maîtres et les archives secrètes du monde est une réalité grandiose. (13) Le mont Mérou L'Agartha d'Ossendowski et les Schamballah de la G.L.V. et des théosophes coïncident-ils, ou bien sont-ils des sanctuaires différents et sans doute opposés? On est en droit de le croire. Pour le swâmi Matkormano (dans un livre précédent nous avons présenté son enseignement avec l'objectivité dont nous espérons faire preuve ici) le centre initiatique d'Asie est le mont Mérou. Or, Schamballah est précisément à cet endroit. Dans la théologie des Hindous, c'est de ce mont que descendent les peuples dont ils tirent leur origine. Dans la cosmologie lamaïste du Tibet, il est dit. Au milieu du disque terrestre s'élève vers le ciel le mont Mérou. Sur les quatre versants de ce sommet qui sont de cristal, d'azur, de rubis et d'or, habitent les quatre rois du monde et leurs peuples de démons. Pour la G.L.V. le mont Mérou est le centre de Schamballah et le point d'intersection de deux plans d'existence qui sont à la fois réels et irréels. Au Turkestan soviétique se trouve une figure géométrique dont la réalité géophysique appartient à la perception supra consciente ou extra-sensorielle... Elle est composée de deux pyramides dont l'une est inversée : pyramide pointe en haut = mont Pamir, et pyramide pointe en bas = mont Mérou, plans hyper physique et géophysique. Au point d'intersection est le sommet du Mérou, montagne sacrée des Aryens et des Jaunes, sur lequel s'élève le château fort du Roi du monde... omphalos, centre ombilical du microcosme et du macrocosme. De ce carrefour partent quatre routes dans les quatre directions cardinales au sud vers le pôle de Sion, à l'ouest vers le pôle du lac Salé, au nord vers le pôle de Thulé, à l'est vers le pôle du Pamir sa prolongation himalayenne, son extrémité étant Darjeeling. Ces pôles sont les foyers d'intense énergie magnétique, agissant par périodes sur l'évolution des peuples et sur leur histoire... Au sommet du Mérou se dresse le château de Diamant Glasburg (littéralement château de verre) qui est, en quelque sorte, le palais du souverain régnant sur la capitale du monde souterrain... A ses quatre coins, le château comporte quatre tours appelées Tours du silence dans la religion mazdéenne, et qui renferment les piles accumulatrices de l'énergie magnétique issue des pôles terrestres. Après l'avoir transmutée, elles réfléchissent cette énergie vers les galaxies de notre monde sidéral. A ce titre, Glasburg est le centre énergétique de l'univers... Les tours reçoivent et émettent des ondes magnétiques telluriennes qui sont des vibrations sonores (ultrasons) atteignant un degré appelé grand silence. Ces ondes de la " lourdeur " sont contenues pour une fraction infime dans le plomb et le magnétisme photonique émis par l'anneau de Saturne, tous les quatorze ans, en direction de la Terre. Elles sont dérivées des protons A 1 (énergie subatomique du noyau incandescent de la Terre.(15) La Grande Loge du Vril entend assurer sa domination sur le monde par la maîtrise d'une force appelée vril Cette force mystérieuse fut découverte, sinon inventée, par l'écrivain Bulwer-Lytton qui en parla dans un livre célèbre intitulé La Race qui nous exterminera, laquelle sera, d'après la G.L.V., celle du peuple des Verts ou Vril-Ya, ancêtre de la race blanche nordique. Le vril est issu des protons A 1 émis par le noyau du globe terrestre. Le vril La maîtrise du vril, fin en soi pour acquérir tous les pouvoirs, peut s'obtenir par deux voies. La voie scientifique qui consiste à isoler " chimiquement " les particules de Proton A 1 contenues dans le plomb, à les capter dans le magnétisme photonique de Saturne ou dans la lave issue des volcans en activité. Ce fut la voie suivie par Wotan et plusieurs alchimistes. Soumises aux radiations du " combiné " obtenu, les glandes sexuelles mâles activent tous les korlos et installent le moi à son centre de gravité physique. La voie mystique emprunte à un rituel de haute magie dans lequel entrent en jeu les éléments ci-après « les vibrations sonores de la lettre K, le signe de Saturne, la couleur violette, l'améthyste, le plomb, les runes (caractères germaniques et scandinaves), un mandala centré sur K.B.L., et Ankh, une initiation effectuant la remontée symbolique dans le temps, la parole de vie pour la résurrection de Toutankhamon, la métempsycose... Pour Bulwer-Lytton, initié à la Fraternité de Louxor, le vril était une sorte de baguette magique qui pouvait guérir les maladies ou foudroyer à distance ceux qui deviendront maîtres de cette énergie pourraient artificiellement déclencher des éruptions et des séismes, ou réveiller des volcans éteints depuis longtemps. Il est intéressant de remarquer que depuis des temps immémoriaux, les hommes ont rêvé de devenir les Maîtres du Monde et de posséder le pouvoir de détruire des nations, voire même la planète. Ces sentiments appartiendraient-ils à la magie blanche? Non, à n'en pas douter. Des sorciers ont prétendu détenir de tels pouvoirs, et ce n'était que chimères d'empiriques. De nos jours, les savants ont résolu le problème, et leur fission nucléaire est l'aboutissement infernal des recherches et des images-désirs des antiques mages. Nos savants font-ils de la magie blanche? Certainement pas! A l'opposé de ces conceptions brutales, des êtres d'une spiritualitè différente rêvent d'établir un nouvel âge d'or et suscitent par des images désirs des forces qui tentent de mettre en échec celles des magiciens noirs. Des Maîtres de la véritable humanité-lumière pensent, et travaillent, sans doute dans l'invisible qui n'a pas nom Agartha, Schamballah ou mont Mérou. Les rosicruciens ne disent-ils pas que le nom du sanctuaire des Maîtres du Monde commence par la lettre A ? L'Agartha de Gérard de Nerval Les loges maçonniques, lors des cérémonies de réception au grade de Maître, évoquent symboliquement l'assassinat d'Hiram par trois de ses compagnons, jaloux de son adresse et de son mérite de fondeur de métaux. Hiram était un Phénicien membre d'une confrérie d'artisans orientaux qui avaient été envoyés au roi Salomon par le souverain de Tyr. Il fondit pour le temple deux chérubins en or et la célèbre Mer d'airain, mais un incident survint qui menaça de réduire à néant le chef-d'œuvre du Maître. C'est alors, dit la tradition rapportée par Gérard de Nerval, qu'entre en scène un géant de bronze, un marteau à la main, qui entraîne Hiram vers le centre de la Terre dans " l'âme du monde habité ". Là est le palais souterrain d'Énoch, appelé Hermès en Égypte et Edris en Arabie. Le géant de bronze révèle alors son identité il est Tubal-Kaïn, fils de Lamech le frère de Noé, et c'est lui qui apprit aux hommes à forger les métaux. Au cours de la visite du royaume souterrain, Tubal-Kaïn se montre guide averti - Tes pieds, dit-il au Phénicien, foulent la grande pierre d'Émeraude qui sert de racine et de pivot à la montagne de Kaf : ici règne sans partage la lignée des Kaïn... C'est là qu'expire la tyrannie jalouse d'Adonaï (Dieu pour les Hébreux), là qu'on peut sans périr, se nourrir des fruits de la science. Dans cette tradition, Adonaï jadis plaça une minuscule étincelle au centre du moule de terre où il voulait faire l'homme, et cette étincelle suffit pour échauffer le bloc, l'animer et le rendre pensant. A la surface terrestre, l'âme de notre être lutte contre le froid, ce qui amoindrit d'autant l'ensemble de nos facultés. Enfin, l'étincelle est un jour entraînée par l'attraction centrale et nous mourons. La Terre elle aussi mourra car ses races s'amoindrissent et le froid la pénètre chaque jour de plus en plus. Le récit légendaire se poursuit ainsi A un certain moment, Hiram se dirige vers une énorme pierre carrée et blanche comme la neige. Arrête! s'écrie Tubal-Kaïn; nous sommes sous la montagne de Serendib; tu vas fouler la tombe de l'inconnu, du Premier-né de la Terre : Adam sommeille sous ce linceul qui le préserve du feu. Apparaît alors Caïn, le père de la lignée des Fils du Feu, fils d'Ève et d'Eblis, c'est-à-dire d'Ève et de Lucifer, l'ange de la lumière. Il dit comment il a été élevé à travailler durement comme un esclave, aux récoltes et aux produits de son industrie, alors qu'Abel, fils d'Adam, né du limon, était chéri d'Adonaï. Las de tant d'injustice, Caïn tua Abel, mais il se fit bienfaiteur de sa race pour se faire pardonner ce crime qu'il regrette amèrement... Des légions de gnomes appliqués à travailler crient Honneur à Tubal-Kaïn! Et Hiram, ouvrier dans ce monde où le travail est roi, ressent une allégeance inexprimable et un orgueil profond. Puis, Tubal-Kaïn conte que pour conjurer le déluge, il fit creuser dans l'écorce terrestre des galeries dont une entrée se trouve sous une énorme pyramide à Gizeh en Égypte. Enfin, il dénonce la haine tenace dont Jéhovah, dieu des Hébreux et des Chrétiens, poursuit les hommes et prédit une descendance spirituelle fameuse à l'artiste génial qu'est Hiram de Tyr. Quand tu ne seras plus sur la terre, la milice infatigable des ouvriers se ralliera à ton nom et la phalange des travailleurs. des penseurs abaissera un jour la puissance aveugle des rois, ces ministres despotiques d'Adonaï. Puis, Hiram est reconduit vers le monde de la surface. Ainsi s'achève la descente aux Enfers initiatiques du fondateur de la véritable maçonnerie, écrit un chroniqueur du " Vril " n° 3, à qui nous empruntons ce résumé. Tel est l'Agartha des Francs-maçons, du moins dans l'optique de Gérard de Nerval qui situe le royaume souterrain sous l'île de Serendib, fameuse dans les relations des géographes arabes, mais dont nul ne peut préciser la situation. On a avancé, sans aucune certitude, les noms de Ceylan, Madagascar, Sumatra, mais il est remarquable que cette Serendib mystérieuse soit une île comme dans la mythologie celtique, où l'île remplaça la caverne, la grotte et tous les lieux de ténèbres.
Cette page est extraite des oeuvres de
Monsieur Robert Charroux. Tous les textes présents dans cette rubrique sont
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reconnaissance et un hommage envers un auteur courageux, hélas disparu, qui
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Dernière Modification 25/06/22 © Histoire de France 1996
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